Le traitement des déchets non recyclables

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Traitement des déchets non recyclables

 

Dans l’article du 13 novembre, nous présentions des initiatives citoyennes ou industrielles permettant d’inclure le plus possible nos déchets au processus de production. Cette fois-ci, nous nous intéressons à ceux que l’on ne peut inclure au processus de recyclage classique comme certains déchets industriels toxiques, nucléaires ou hospitaliers. En 2015, 6,8 millions de tonnes de déchets dangereux ont été traités en France, une hausse de 4,5% par rapport à 2014. Entre scandale et lobby, la gestion des déchets dangereux est une question houleuse, qui engendre des conflits entre associations, entreprises et partis politiques.

En effet, de nombreux déchets, qu’ils soient ménagers ou industriels sont inutilisables une fois consommés. Quelles sont les solutions pour réussir à les transformer et leur trouver une utilité ?

Faisons tout d’abord une différence entre les produits non recyclables dangereux (déchets hospitaliers, nucléaires…) et ceux qui ne sont ni dangereux ni encombrants, et que l’on trouve dans la poubelle “ordure ménagère” ; à noter que cette poubelle est d’ailleurs bien différente si vous faites le tri sélectif ou non. En France, le traitement et la gestion des ordures sont organisés par les collectivités territoriales. En effet, en fonction de votre localisation, vous n’aurez ni les mêmes obligations de recyclages, ni les mêmes fréquences de passage des éboueurs, ni les mêmes accès aux poubelles de tri, sans oublier que vous n’aurez pas le même accès aux informations si vous habitez en zone urbaine ou en zone rurale. Le devenir de ces ordures ménagères est en revanche identique : l’incinération. Prenons l’exemple de Rennes: l’usine en charge de l’incinération brûle 144 000 tonnes de déchets par an ; qu’elle transforme en chauffage urbain (20 000 logements) et en production d’électricité (7000 logements). Une jolie initiative n’est-ce pas ? Pas tellement lorsque l’on s’intéresse de plus près aux externalités négatives sur la santé et l’environnement générées par cette incinération. En effet, une étude mené par le Dr. Martin WISSING, médecin au service de néphrologie à l’Hôpital Érasmeles, montre que les dioxines rejetées peuvent provoquer des cancers du foie, des troubles de la reproduction ou encore des troubles psychomoteurs. D’autre part, la combustion rejette aussi du CO2, dont on ne présente plus les effets négatifs sur le réchauffement climatique…

Voici une autre question complexe: que faire des déchets dangereux ? Après les accidents de Tchernobyl ou de Fukushima, bon nombre d’associations prônent le démantèlement des centrales nucléaires. Les allemands sont en accord avec ce démantèlement, tandis que la France reste un peu bloquée sur ses positions. Nicolas Hulot, Ministre de la transition écologique français, estime qu’enfouir les déchets nucléaires radioactifs serait “la moins mauvaise solution”. Ce dernier a pour objectif d’ici 2025 de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité, qui est aujourd’hui à 75% grâce à 58 réacteurs. Il est aujourd’hui difficile de se retirer du nucléaire car, d’un point de vue économique, c’est le producteur d’énergie qui a le plus faible coût. La classification de ces déchets s’établit grâce à leur degré de radioactivité (de très faible à élevé). 90% des déchets radioactifs ont un taux de radioactivité inférieur à 0,2%, mais la vraie question qui pose problème est : que faire des déchets hautement radioactifs, qui ne représentent que 0,2%, en volume? Malheureusement personne ne sait pour l’instant… mais des débuts de réponse commencent à émerger.

Il existe aujourd’hui 2 issues pour les déchets radioactifs: le recyclage ou le stockage. En effet l’usine de La Hague en Normandie arrive à recycler 96% des matières radioactives – grâce à ses piscines de refroidissement – qui sont ensuite réutilisés pour fabriquer de nouveaux combustibles. La France stocke dans des piscines, les Etats Unis dans des containers renforcés à proximité des centrales nucléaires, l’Allemagne stocke à sec dans les montagnes ou dans des bâtiments renforcés. Après l’accident de Fukushima, l’Allemagne à décider de sortir progressivement du nucléaire, d’ici 2022. Enfin, de plus en plus de pays optent pour le stockage définitif en zone géologique stable. Les chercheurs annoncent des débuts de solutions “à long terme” d’ici 2050.
Du côté des déchets ménagers: des innovations sont aussi à promouvoir : par exemple, la start up Waga-Energie produit de l’énergie grâce à la transformation des déchets ménagers; un gaz propre et local ! Selon,  le fondateur, « cette technologie est au cœur de la transition énergétique : valorisation des déchets, économie circulaire, énergie renouvelable… C’est du concret et cela crée de l’emploi ! »

La prise de conscience, citoyenne et politique se fait petit à petit. Des solutions commencent à émerger… mais les individus doivent aussi y contribuer, comme la famille de Cécile Frach qui a réussi à faire tenir ses déchets non recyclables… dans un bocal grand comme une main. Etre acteur est possible, il suffit d’en avoir la volonté… à l’image Plastic Odyssey, le navire qui carbure au plastique non recyclable qu’il récupère en mer montre qu’il est aussi possible d’être auto-suffisant en terme de carburant !

http://actualites.reponse-conso.fr/plastic-odyssey-navire-carbure-plastique-non-recyclable/
http://www.uve-rennesmetropole.fr/presentation/l-uve-qu-est-ce-que-c-est.html
https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/dechets/organisation_dechets.php4
http://junior.senat.fr/les-dossiers/que-faire-de-nos-dechets-nucleaires.html

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